Les personnes un peu esseulées ou bien les élèves, jeunes ou plus âgés, sont souvent heureux de trouver un support audio sur lequel s'appuyer pour jouer. A défaut de pouvoir compter sur votre voisin(e), ou la personne avec qui vous devez jouer depuis plusieurs années (déjà? Ciel, que le temps passe vite!...), vous trouverez ici des duos, des trios et des basses continues en libre téléchargement.
Vos suggestions sont les bienvenues, (utiliser la rubrique "contact"), ceci n'est qu'un début...
Au sujet de la basse continue, précisons que le fait d'accompagner une sonate avec une flûte basse est un reflet fidèle de ce qui se pratiquait au 18ème siècle. En effet, la basse n'est pas une invention "moderne" inspirée d'un modèle de flûte renaissance, (à cette époque existent toutes les tailles de flûtes, qui fonctionnent toujours par familles), mais un instrument très prisé au 18ème siècle, particulièrement en Angleterre : une flûte basse du facteur Stanesby a traversé le temps jusqu'à nos jours.
La flûte à bec est déjà à cette période l'instrument de l'amateur de musique, et beaucoup de musique pour le violon est transcrite ou arrangée pour la flûte bec, comme les sonates de l'opus V de Corelli.
Il se trouve que la basse est souvent traitée dans les sonates pour flûte comme un interlocuteur à part entière, et non une simple base harmonique. Et comme il est difficile pour le musicien amateur d'avoir un clavier et un "vrai" continuiste (à cette époque aussi), la petite basse en fa devient l'instrument idéal . Le fait qu'elle sonne en 4' n'est pas dérangeant, du fait des couleurs très différentes qui caractérisent le grave, le médium et l'aigu, et que l'oreille est plus sensible à ces couleurs qu'à la hauteur réelle du son.
Les sonates de Francesco Mancini, éditées à Londres (tiens tiens...) en 1724 font apparaître clairement une écriture en duo entre le dessus et la basse (imitations, réponses, passages totalement mélodiques pour la basse).
John Loeillet (le "Loeillet de Londres"...) fait publier à Londres en 1729 des sonates pour la flûte à bec ("the common flute") dont la basse rentre toujours exactement dans la tessiture de la flûte basse, à deux notes graves près, et toujours sur les cadences.
En Allemagne, en 1728, Telemann fait paraître dans une revue mensuelle, "Der Getreue Music Meister", (le maître de musique fidèle) contenant à chaque fois deux mouvements de sonate avec basse continue, et la toute première est une sonate pour la flûte à bec. Intercalées parmi des sonates pour d'autres instruments, trois autres suivront . L'une d'elles est un canon avec la basse...
On pourrait multiplier les exemples montrant que beaucoup de musique a été écrite à l'intention des amateurs de musique qui appréciaient la flûte à bec pour sa facilité d'accès. Rien n'a changé...